Petite musique nocturne

Qu'entend t'on dans le soir sur Venice ? Qui ose troubler la tranquilité de l'eau paisible des canaux de ce site ? Dans ce coin reculé où la seule lumière était celle de la lune, on pouvait voir une silhouette entrain de tourner sur lui même et jouer de la musique. Un harmonica si vous voulez savoir. Et le voila qui joue un petit air entraînant tout en avançant, faisant des petits pas de danse au bord de l'eau. Mais qui était donc ce jeune homme en espèce de baggy noir et avec un petit sweat blanc, une casquette sur la tête et son collier de perles en bois virvoletait en même temps que son corps chaloupé. Ce garçon, c'était Casey Sloane, il habitait le quartier, bossait dans le coin et souvent, quand le soir tombait et que personne ne venait chez lui, il allait s'occuper sur les bords des canaux à jouer de la musique. L'harmonica était un instrument pratique, il ne necessitait que peu de place et donnait un bon son.

Tantôt gaiment et parfois nostalgique, le jeune homme jouait selon ses humeurs. Ce soir, elle était au beau fixe. Pas besoin de chercher bien loin pour savoir pourquoi il avait le sourire. Sa bonne humeur avait un nom : Lesly. Il y a quelques jours, il l'avait croisé dans ce Starbucks. C'était intentionnel, Cas' y était allé dans l'espoir de la revoir et ses espoirs s'étaient concrétisés puisqu'ils avaient pris un petit déjeuner ensemble et les ailes lui avaient poussé, façon de parler pour un ange, car le beau brun l'avait même raccompagné jusqu'à son travail où elle lui avait déposé un baiser. Oh, rien de bien méchant, sur la joue mais pour un timide de sa trempe et aussi si peu de chance avec les demoiselles, c'était tout simplement un exploit. Et le voila avec le sourire pour un petit temps. Surtout que le bonheur donnait de l'inspiration. Avec un large sourire, c'était comme être triste à en pleurer, ça donnait tellement d'idée pour la musique. C'était pour cela que l'ange se baladait tard ce soir là, pas envie de dormir et une pulsion créatrice à crier au monde entier. Personne ne disait rien, il fallait dire qu'il n'y avait pas grand monde autour de lui pour se plaindre ni pour l'applaudir. Mais pas besoin de plus que les étoiles et son petit harmonica pour jouer jusqu'à en perdre la tête ... Bref, belle nuit n'est ce pas ?

Les notes s'envolaient successivement, donnant une musique harmonieuse. Casey aurait pu faire carrière si la mort ne l'avait pas fauché ce jour là. Maudit accident de voiture qui l'avait conduit à quitter la Jamaïque pour Los Angeles pour servir les ordres de Houston. Tâche qu'il appliquait avec soin, attention et évidemment, avec sourire. Rien ne pouvait l'en empêcher, il n'avait pas beaucoup d'attaches ici. Si, il avait Dana. Sa meilleure amie bannie qui avait besoin de soutien. Mais c'était tout. De la famille ? Si loin ... De toutes manières, le règlement était strict, pas le droit de les approcher sous peine d'être banni à son tour. Alors, le jeune ange prenait sur lui et continuait sa nouvelle vie. Mais ce soir, c'était la jolie Lesly qu'il fêtait. Il avait tant hâte que la belle vienne au Jamaïca, le club où lui travaillait, pour la revoir. S'il avait plus de courage, sûrement qu'il viendrait la chercher au Spa mais non seulement Casey ne connaissait pas ses horaires mais en plus, la timidité l'empêchait de faire quoique ce soit.

Tant pis, ce soir, c'était la mini-fiesta en musique sur le bord d'un canal. Il lui en fallait peu pour s'amuser.

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B

onne Soirée Mademoiselle –

Lisa eut un léger sourire reconnaissant pour cet ange, et le salua d’un petit signe de la tête. Il n’y avait pas à dire, un petit « bonjour » et un autre petit « au revoir » de temps en temps n’était pas du luxe, et était toujours aussi appréciable. En tous les cas, Lisa ne se lassait jamais de ce genre de petites civilités, qui avaient bien souvent le don de la mettre d’excellente humeur. La politesse n’avait jamais fait de mal à personne, et la courtoisie encore moins, et pourtant, il s’agissait là d’une valeur qui avait encore tendances à se perdre au fil du temps, et certains immortels y étaient même plus sensibles que bien des humaines. A croire que la mort et le temps ne pouvaient réduire en esclavage ce genre de personnes. Elle y attachait peut être un peu trop d’importance, mais de mémoire d’ange, elle savait combien ces petites attentions presque futiles pouvaient embellir la vie des hommes.

Sortant du grand bâtiment nommé Dieu Père Fils & Saint Esprit Company, la nuit était déjà tombée depuis longtemps. Les abysses aussi hostiles que plaisantes avaient pris possession de chacune des rues de Los Angeles, une légère brise se répandait doucement, et Lisa posait des regards de tout côté. Toujours tout de blanc vêtue, Lisa s’était encore attardée dans quelques cas humains qui lui tenaient à cœur. Le problème de mademoiselle Thompson était bien qu’elle prenait BEAUCOUP de cas à cœur, si bien qu’elle n’arrivait jamais à repousser son instinct serviable, attentif et protecteur. Elle avait bien dû se résoudre à tout de même quitter les lieux alors que le sommeil prenait le pas sur elle, à chaque minute qu’elle passait consciente et éveillée. Résolue, la voici dérivant dans les rues, sans grande envie de rentrer en réalité. C’était tellement plus fort qu’elle. Lisa avait toujours été une main secourable, et chaque personne qu’elle n’avait pu aidé ou sauvé de son vivant, ne rattraperait jamais toutes les âmes que ses bonnes œuvres sauveraient. Elle essayait de combler, même si elle savait pertinemment qu’elle n’y parviendrait jamais.

Elle traînait ainsi dans les rues de Venice, ayant erré pendant trois quarts d’heure, à la recherche de sommeil, qui ne surpassait jamais ses préoccupations. Elle finirait par en venir à bout, bien évidemment, mais pour le moment, ses talons raisonnaient fortement sur le bord des canaux, alors que son regard se perdait à droite et à gauche. L’endroit parfois lumineux ne lui faisait guère beaucoup d’effet, étant donné qu’elle marchait, oui, elle était bien là, tout du moins, son corps y était, mais son esprit vagabondait, explorait chaque possibilité, ou alternative. Lisa devait et se devait de solutionner tout problème, et l’échec n’était plus de sa vie depuis longtemps, tout du moins, tel était son dessein. Jolie utopie pour une femme qui était ancrée dans la réalité depuis très jeune.

Lisa perçut enfin un peu de bruit, un peu plus loin devant elle, mélodieux et intriguant, terrée dans le noir. Elle s’arrêta un instant, et scruta l’obscurité qui demeurait énigmatique. Elle prit enfin la décision d’approcher un peu, pour discerner quelle était la source de cette mélodie plaisante et qui lui paraissait étrangement familière. Pourquoi ? Même une fois approchée, elle n’en avait toujours aucune idée, cependant, elle avait enfin élucidé son mystère : Casey Sloane. Oui, Lisa le connaissait, de toute façon, Lisa connaissait tout et tout le monde, et sa curiosité y était pour beaucoup. Le point d’informations le plus important de tout le paradis était sans aucun doute mademoiselle Thompson. Elle connaissait Casey de vu, et de nom, ainsi que de réputation. Un ange parmi les anges. Elle l’observa un moment, avant de se permettre de signaler sa présence dans un léger sourire :

-- Casey Sloane. Tapage Nocturne : ça pourrait vous coûtez cher. --

Quand on aime la musique, on la joue partout, en tout lieu et en tout temps. Rien n’avait altéré son amour pour la musique, le chant et les belles mélodies. Casey était devenu un ange mélomane et cette petite partie de lui construisait toute sa personnalité. Rien ne se faisait en silence selon lui. Partout où il allait, il lui fallait avoir quelques notes à écouter, jouer ou simplement fredonner. L’ange se levait sur l’air de la radio, allait au travailler en chantant sur son scooter, allumait la chaîne hi-fi au bar ou écoutait les musiciens, rentrait chez lui des airs pleins la tête et s’endormait avec quelques mélodies sur l’oreiller. On pourrait le prendre pour un fou à avoir un centre d’intérêt qui le collait à la peau tous les jours, à toute heure. C’était toujours mieux que de faire n’importe quoi ou ruminer dans son coin son amertume. Lui avait trouvé un remède pour sortir ses émotions sans avoir à parler, que ce soit bon ou mauvais. Et ce soir, c’était de la joie qui se dégageait des notes. Pas besoin d’être connaisseur pour le deviner, il suffisait juste d’écouter et on comprenait d’un coup ce qui traversait la tête de ce jeune homme au look pas vraiment américain, ce sourire si charmant et puis cette timidité qui se lisait dans ses yeux verts. Un garçon à part disait ses voisins … C’est ce qui faisait son charme, non ? Enfin, c’est ce que les autres disent, ce n’était pas lui qui allait faire ce genre de commentaire à son égard, pas du tout le genre de la maison de se lancer des fleurs. Déjà qu’il avait du mal à accepter ceux des autres, c’est pour dire …

Enfin, toujours sur le bord du canal, son harmonica à la bouche, son inspiration le laissait porter. Quelques pas de danse improvisés, notre ange manquait même parfois de tomber dans l’eau mais agile comme tout, il arrivait toujours à retrouver le parfait équilibre et continuait son petit chemin solitaire. Personne pour le déranger, du moins personne devant lui. Derrière, c’était autre chose. Cas’ n’entendit pas le claquement des talons d’une jeune femme, sa musique couvrait ce genre de son. Il aurait pu sentir l’aura qui s’avançait, mais lui croyait que c’était sa joie qui lui procurait cet intense bien être. Sans se poser de questions, il continua à jouer encore et encore. Mais entre deux notes, un petit silence se fit et une voix retentit en l’interpellant de son prénom. De suite, l’ange s’arrêta et se tourna pour voir une femme, toute de blanc vêtue. Lisa Thompson. Non pas qu’il connaisse en personne un Bras Droit mais qui ne connaissait pas les noms des quatre personnes les plus proches de Dieu lui-même ? De plus, Lisa était souvent à l’agence donc son visage lui était familier, bien qu’il n’ait du lui parler à peine plus de deux fois dans sa vie angélique. Alors qu’elle s’adresse à lui pouvait surprendre. Et surtout, que faisait elle ici en pleine soirée ? Casey se posa ces questions en un quart de seconde avant de s’exprimer à son tour, un petit sourire poli sur ses lèvres.

Bonsoir, mademoiselle Thompson.

Puis il jeta un coup d’œil à son harmonica avant de reprendre.

Tapage nocturne ? C’est plutôt pour ceux qui font du bruit. Je joue un air enjoué, personne ne m’a jeté de tomates alors je pense que j’aurais plus droit aux applaudissements qu’aux gyrophares de police.

On sentait un peu une pointe de timidité dans sa voix mais il y avait de quoi face à une personne aussi impressionnante, en plus d’intimidante. Bon, bien sûr elle ne pouvait pas lui faire de mal mais ce n’était pas ça qui rendait le Bras Droit imposant. Non, c’était une sorte de charisme qu’elle mettait en avant, la jeune femme devait être consciente de ce qu’elle est, de son statut, que ses décisions peuvent influencer beaucoup, qu’il valait mieux être de son côté. Bon, Casey n’ayant rien à se reprocher, il n’y avait pas de quoi la fuir, bloquer ses pensées ou se sentir mal en sa présence. Juste timide mais c’était avec tout le monde à part ses amis proches, qui se résumaient à Dana et Kévin à vrai dire. Le jeune homme s’approcha un peu d’elle, il n’allait pas être mangé alors bon. Pas besoin de parler trop fort alors qu’on pouvait juste faire quelques pas pour mieux s’entendre. Son harmonica toujours dans la main et son petit sourire aux lèvres, l’ange pouvait bien faire un peu la conversation avec sa supérieure. Il n’allait pas la fuir, ils n’étaient que tous les deux alors difficile de trouver une parade si on ne sentait pas à l’aise.

Je ne savais pas que vous veniez souvent par ici … Je ferais plus attention la prochaine fois !

Quoique … c’était son habitude de jouer dehors, que ce soit sur les canaux, la plage ou encore chez lui, l’ange jouait. Personne ne l’en empêcherait !

Quand on ne connaissait pas du tout Lisa, on avait largement tendances à la sous-estimer ou à la surestimer, et c’était justement tout là le paradoxe qu’elle renfermait à elle seule, et il ne s’agissait là ni d’un défaut à proprement parler, ni d’une qualité : certains la voyaient comme une femme, rien de plus, un être faible ou sans défense, une menace potentielle négligeable, et même plus inutile à la société qu’un enfant ne le serait, et il existait également cette vision selon laquelle mademoiselle Thompson n’était rien de plus qu’une épée de Damoclès pendant pertinemment au dessus de la tête de chacun, attendant le moins prétexte pour laisser s’abattre son courroux, telle une volonté divine arrachée au ciel qui lui donnerait tout pouvoir. Pourquoi un telle thèse et une telle antithèse ? Qu’avait-elle donc de si singulier pour que l’on ne puisse considérer son juste milieu ? Lisa Thompson, ni fragile, ni dure, ni timide, ni extravertie, ni franche, ni malhonnête, et la seule chose qui appartenait réellement à l’extrême était sa bonté. S’il existait une prétention que les anges et surtout les bras droits pouvaient bien avoir était le fait de ne vouloir rien de mieux que le bien. Qui la voyait telle qu’elle était ? Elle n’aurait pu jurer que Casey Sloane en appartenait.

Ce qu’elle savait de cet ange ? Presque tout, dans la limite du véridique et du connu. Ne dit-on pas qu’il existe des choses qu’il vaut mieux continuer à ignorer ? En tous les cas, Lisa n’était pas de ceux qui pensaient que la vérité était toujours bonne à dire, mais elle n’était pas non plus pour l’ignorance, ce qui était encore une fois profondément paradoxal. Pour autant qu’elle le sache, Casey était un ange à part entière, n’ayant rien à se reprocher, ou peut être que … Aucune idée, et aucun moyen de le savoir. En réalité, pas tout à fait. Elle n’aurait eu aucun problème à sonder l’esprit de cet ange, mais Lisa n’était pas à ce genre d’actions, surtout sans aucun soupçon. Elle ne supportait pas de s’immiscer dans la vie privée des autres, et ne le faisait qu’en cas d’extrême nécessité, et encore … Noah Harmon faisait partie de ses doutes quant à son tendancieux avec le mal, et pourtant, elle n’avait jamais sondé son esprit. Trop respectueuse ? On ne l’était jamais assez, et vu tout le bien dont elle avait entendu parler au sujet de Casey, elle ne voyait même pas l’utilité d’espionner ce recoin si intime qu’était l’esprit : de surcroît, elle n’en avait pas l’envie.

Timide. Lisa pencherai plutôt pour un réservé, néanmoins, elle se plaisait à écouter le jeune ange. Casey avait une certaine présence, en réalité très prenante, bien évidemment, l’aura béatifiée qu’il dégageait malgré lui effleurait toujours la conscience de Lisa, mais ce n’était pas nécessairement en rapport. Elle en était d’ailleurs l’exemple : pour n’importe quel immortel, elle serait aisément remarquable par cette aura plus que prononcée par son côté bénéfique, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir une attitude charismatique elle aussi imposante, et c’était avant tout ce qui était importante. Casey et Lisa étaient sensiblement différents, bien sûr, mais elle essayait juste de mettre le parallélisme au goût de la situation.

-- Fous, sourds ou pervertis seraient les êtres qui ne loueraient pas un tel talent.--

Elle arqua légèrement un sourcil, même si elle avait déjà eu l’approbation de Casey. Il avait d’ailleurs été un tantinet présomptueux, mais n’était-ce pas légitime que la prétention sache devancer la vanité ? L’importait était que le fait soit, et qu’il soit mérité. Lisa ne pouvait d’ailleurs être que d’accord avec ce talent démesuré, et, quoi que son entrée fut portée à l’ironie, elle n’en pensait pas moins une certaine fascination, car n’était-ce pas la fascination sinon la curiosité qui l’avait amené jusqu’ici ?

-- Oh, non, je ne viendrais plus vous importuner. Je me suis un peu égarée, tant physiquement que psychologiquement.--

Ne croyez pas que Casey se lance des fleurs car il est sûr de lui et de son talent de musicien. Bien sûr, il n’allait pas dire qu’il jouait comme un pied, tout cet entraînement durant des années avait mené à quelque chose –heureusement pour lui– mais ce n’était pas pour cela qu’il se prenait pour le meilleur ou quoique ce soir d’autre. Les compliments qu’il s’était donné étaient plus à prendre au second degré, plus pour rebondir sur les mots du Bras Droit qu’autre chose. C’est sûr que c’était mieux d’entendre des applaudissements et acclamations plutôt que la police qui vient à ses trousses. C’était aussi mieux pour son casier judiciaire qui a toujours été inexistant. Oui, c’était ça d’être un bon garçon qui ne fait pas de bêtises. Alors ça n’allait pas commencer maintenant qu’il était mort. Ce serait un comble tout de même ! Et puis, puisque personne ne se plaignait de la musique qu’il jouait, il n’y avait pas de soucis à ce sujet, n’est ce pas ? Si même une collaboratrice du Grand Patron appréciait, les autres pouvaient en faire tout autant. Surtout que les gens en avaient l’habitude, depuis trois ans c’était son petit rituel d’aller jouer dehors, s’amuser à inventer des airs, de jouer les siens ou alors d’autres mélodies connues qui donnaient un nouveau style sous le coup de l’harmonica. La musique adoucit les mœurs dit on, alors si ça pouvait un tant soit peu les tempéraments belliqueux de certaines personnes ne pensant qu’à la bagarre ou autre forme de violence verbale et/ou physique.

Et quand on voit son talent salué par quelqu’un de supérieur dans la hiérarchie, surtout d’aussi haut, cela donnait un large sourire sur son visage. On a souvent l’impression que les gens nous jugent nos moindres faits et gestes, qu’au moindre faux pas, une sanction tombe. Oh cela pouvait aller du simple avertissement au bannissement, selon la gravité des faits. Quand on est un simple ange, rien ne nous est vraiment pardonné. On apprend, certes, mais les règles sont strictes et simples à retenir, pas difficile de se retenir de faire une bêtise. Enfin, parfois les anges sont un peu perdus ou alors se font avoir. Personne n’est parfait direz vous, mais quand on est dans une telle élite, il faut l’être le plus possible. Alors il faut bien se faire voir dans son quotidien, pour être irréprochable mais aussi parce que c’est la nature même d’un ange que devoir être parfait, du moins tout mettre en œuvre pour que ça marche … On s’égare là. Juste que pour un proche de Dieu, quelqu’un qui avait donc l’œil sur tout le monde, il était très appréciable de recevoir des compliments. C’est donc d’un hochement de la tête que l’ange acquiesça avec un petit sourire timide.

Merci …

C’était tout ce qui était sorti de sa bouche mais que dire de plus après tout ? Juste remercier, c’était déjà beaucoup car les gens oublient souvent de dire ce simple mot alors qu’il pouvait signifier beaucoup aux yeux de certains. Cas’ avait été élevé dans le respect et la politesse, sa mère avait toujours été stricte là-dessus. Grâce à elle que notre ange était devenu ainsi. L’éducation et les relations influent beaucoup sur notre vie, la dirige et c’est ainsi que le jour où on quitte notre vie, un clan nous est désigné. Enfin, pour certains, le flou restait et c’était à l’intéressé de choisir … Nous nous égarons encore. Mais l’égarement de Lisa était du à ses pensées. Qui n’avait jamais été plongé dans ses pensées, au point de ne pas se rendre compte vraiment où ses pas le conduisaient ?

Oh, vous ne m’importunez pas du tout. Je suis juste surpris qu’il y ait quelqu’un aussi tard, je suis souvent seul ici. La musique est un bon moyen d’expression car si je devais marcher, je serais sûrement arrivé à New York à cette heure là. Mais vous choisissez bien votre soir pour vous égarez, la nuit est belle et il ne fait pas encore frais.

Il se tut un instant en regardant les étoiles se refléter sur la surface de l’eau du canal.

Et puis Venice est un très bon quartier … Et je ne dis pas cela parce que j’y passe le plus clair de mon temps !

» Une petite balade