- Sous la pluie -

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Samedi. Une des journées préférées de Sally. Le samedi c’était sa journée pour elle où elle n’allait pas faire du bénévolat et qu’elle ne travaillait pas. Elle faisait seulement des choses qui lui plaisaient et surtout, elle prenait le temps de se reposer. C’est pour cela qu’elle s’était seulement levée vers midi. Dès qu’elle avait ouvert les yeux elle avait vu le ciel gris et des gouttes sur sa fenêtre. Malheureusement pour elle, aujourd’hui ne serait pas la parfaite journée pour aller se promener dehors. Il lui restait quand même beaucoup d’options; cinéma, théâtre ou la bibliothèque. Oui voilà un bon livre lui ferait du bien.

Elle se leva difficilement de son lit en s’étirant. Elle se dirigea vers sa minuscule salle de bains et prit une douche avant de se sécher les cheveux et de s’habiller. Sally avait pris un jeans au hasard avec un haut noir à points blancs. Elle aimait bien ce genre de motifs. Elle n’attacha pas ses cheveux qui étaient plus frisés que d’habitude et prit son sac avant de sortir de son appartement. Merde! Pensa-t-elle. Elle avait oublié son parapluie à l’intérieur. Ce serait fort utile avec la pluie qui tombait dehors. Ce qu’elle pouvait être maladroite…La jeune femme revint ;a l’intérieur, trouva son parapluie et sortit rapidement hors de l’immeuble pour se diriger vers la bibliothèque.

Une fois à l’intérieur elle remarqua que de nombreuses personnes y étaient déjà. Ils avaient surement tous eu la même idée en voyant le ciel gris ce matin. Elle posa son parapluie à l’entrée, remit les quelques livres qu’elle avait emprunté et se faufila déjà entre les rangées. Des milliers de romans se trouvaient ici et Sally était bien loin d’avoir fini de tous les lire. Bien évidemment il y avait des livres qui lui plaisaient plus que d’autres. En fait le seul style qu’elle n’arrivait pas du tout à lire c’était les romans d’horreur et quelques romans de science-fiction. Sinon elle pouvait lire n’importe quoi qui lui passait sous la main. Justement, elle trouva un lire qui semblait intéressant. Cherchant une table des yeux, elle vit un homme qu’elle pense reconnaitre. Non ce n’était pas Kevin malheureusement…Tant pis.

Elle s’avança vers une table libre et s’assit en ouvrant son livre pour commencer à lire.

Au dehors, la pluie tombait de façon continue et persistante. Il n'y avait pas un seul rayon de soleil qui parvenait à passer à travers ces nuages sombres. Eux mêmes déversaient sur le sol des trombes d'eau, sans faire fi des passants. Il y avait du monde dans cette rue et Darren gara sa voiture noire aux vitres teintées à une place libre. Enfin, disons qu'il l'avait faite libérer... par des méthodes peu orthodoxes certes, mais sous la migraine qui le prenait, le conducteur avait décidé de rentrer chez lui, sans occuper la place de parking. Et Darren avait récolté le fruit de ses semences.

Il lui fallait impérativement trouver ce livre... Il savait de source sûre que la bibliothécaire le cachait dans les archives et documents historiques. Ce qu'il cherchait était dedans. Il lui fallait cet ouvrage ! Darren marcha sans parapluie, sous l'averse qui semblait prendre un malin plaisir à mouiller les gens. Il n'en avait que faire, ce n'était pas des gouttes d'eau qui lui faisaient peur. Il avait un long manteau noir qui le protégeait de la fraîcheur ambiante. En fait, il était habillé tout en noir, comme à son habitude mais rien que le manteau glaçait déjà le sang des gens qui lui jetaient des coups d'oeil furtifs. Dans la poche intérieure, il avait rangé son silencieux, toujours nécessaire quelles qu'en soient les circonstances.

Il entra dans le grand bâtiment, sans prendre la peine d'essuyer ses pieds, ni dire bonjour. Sur son visage, on pouvait distinguer quelques cicatrices, pas encore totalement refermées mais ce n'était pas le plus important. Le plus terrifiant était sans aucun doute son expression. Ses yeux d'un froid arctique naturel, perçaient l'esprit des gens avant même que ceux-ci ne s'en aperçoive. Tout dans son visage, n'incitait que la distance. Pourtant Darren était plutôt de bonne humeur... Aujourd'hui, il obtiendrait ce qu'il voulait depuis tant de temps... Il s'avança jusqu'à l'accueil et parla sur des notes graves et inquiétantes :

- Je veux consulter vos documents historiques... tout de suite... Et sans question.

- Je regrette Monsieur mais il faut une...

Sans attendre la suite, Darren pénétra son esprit et fouilla dedans. La femme, assise, se passa la main sur le front et fit une légère grimace. Elle conclut, par invective de son esprit :

- Clé. Tenez, Monsieur voici la clé.

- Parfait... Veillez à ce que cette porte reste fermée... Je ne souhaite pas être dérangé. Je suis certain que je peux prendre l'ouvrage que je recherche... n'est-ce pas ?

Ses yeux pétillèrent et le femme répondit :

- Oui... tout à fait...

Darren fit un sourire en coin et se tourna en direction d'une porte verrouillée. La femme se massa les tempes et continua à saisir une lettre sur son ordinateur. Sur le présentoir, il y avait une pancarte sur laquelle était écrit :

" Nous informons nos adhérents que l'accès aux archives et autres ouvrages historiques ne pourra se faire autrement que par un dérogation de Monsieur le Maire. Aucune pièce ne pourra être sorti de cet établissement. Merci de votre compréhension. "

La bibliothèque était assez vide, peu de gens lisaient mais derrière, dans un coin, Sally lisait son livre et avait certainement entendu la conversation. Darren ouvrit la porte et le referma derrière lui. La jeune fille allait-elle être assez curieuse pour le suivre ? Car malgré cet air de répulsion qu'il incarnait, Darren venait en homme bien mystérieux...

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Sally avait ouvert son livre et avait commencé à lire. Après quelques pages, elle savait que ce livre ne lui plairait pas alors elle se leva et en même temps un homme à l’allure terrifiante fit son entrée. Cela fit assoir la jeune femme qui regardait et écoutait la conversation entre l’homme et la bibliothécaire. Comment avait-elle pu lui permettre d’aller dans cette pièce et de pouvoir ressortir des ouvrages? Quelque chose clochait et cela avait piqué la grande curiosité de Sally…Mais elle pourrait se mettre dans le pétrin…Tant pis. Elle se leva déterminée avec son livre en main et se dirigea vers le comptoir.

«Bonjour madame…je voudrais replacer ce livre mais je ne sais plus où je l’ai pris…pourriez-vous le faire à ma place?» dit-elle avec un air gentil. La dame ne posa aucune question et se dirigea dans les rangées pour reposer le livre. La jeune femme en profita pour se glisser dans la pièce sombre où se trouvait l’homme.

Il n’avait pas allumé la lumière ce qui aida Sally. À peine entrée, la porte se referma durement derrière elle. Tout de suite elle entendit un pas, l’homme devait s’être retourné mais on n’y voyait rien ici. Finalement elle aurait du resté gentiment à sa place, cela aurait été moins apeurant. La jeune femme recula sans faire de bruits et se colla au mur. Cela ne servait à rien sans lumières, elle ne saurait pas plus ce que l’étranger faisait. De toute façon, elle n’eut pas besoin d’attendre bien longtemps, les lumières s’ouvrirent d’un coup sans que personne n’y ait touché. Cela lui coupa le souffle et la laissa bouche bée. Surtout lorsqu’elle croisa le regard horrifiant de celui qui se tenait devant elle. Il avait des cicatrices pas encore réellement guéries au visage et elle semblait voir une colère dans ses yeux. D’ailleurs elle ne l’avait jamais vu auparavant. Qui était-il? Elle avait tant de questions mais rien ne sortait.

La jeune femme tenta de se diriger vers la porte mais lorsqu’elle essaya d’ouvrir la porte, elle était verrouillée. De l’intérieur? Mais commence cela était possible. Elle força un peu mais elle ne voulait pas s’ouvrir. Sally était prise ici avec cet inconnu pas très agréable…

- Inutile de chercher à ouvrir cette porte, il faut saisir un code de cet ordinateur là-bas, au fond de la salle. C'est stupide n'est-ce pas ? D'être entrée ici... car vous ne pourrez en sortir que si je le souhaite...

Un sourire malveillant éclaira son visage. Il n'avait pas besoin de pénéter dans son esprit pour savoir que la jeune femme était totalement paniquée.
"Humains pathétiques... Votre curiosité vous perdra... à moins que je ne vous tue avant."
Il réconsidéra la jeune fille avec des yeux à vous faire frémir. Tout compte fait, il serait peut-être fûté de la faire aimablement sortir. NON !!! Hors de question, Darren était bien trop mauvais pour agir ainsi. Il avait un certain trait de caractère qui condamnait la jeune femme à rester dedans, avec lui, histoire de passer le temps : du sadisme pur et simple...

Et quelles n'étaient pas les idées qui lui passaient par la tête... Il était seul dans une pièce qui ne pouvait être ouverte que de l'intérieur désormais et dont lui seul connaissait le code, l'ayant extirpé quelques instants plus tôt de l'esprit de la bibliothécaire, avec pour toute compagnie, un humain... une femme qui plus est... Il pourrait vider son esprit de tout bon souvenir... la pousser au suicide, lui faire faire n'importe quoi... comme voler une pièce rare de cette salle... Il pouvait aussi user de son silencieux... Sans bruit et efficace. L'idée l'amusait mais Darren n'était pas là pour s'occuper de la vermine... Aujourd'hui, il venait pour satisfaire un désir immense... Il était là pour LE livre...

Il se contenta d'ajouter, avec une voix ferme mais pas menaçante :

- Maintenant, vous vous taisez et vous faîtes en sorte que je ne vous vois plus... D'ailleurs...

La lumière s'éteignit, en fait Darren contrôlait les interrupteurs par télépathie mais un simple humain coryait que c'était automatique... pas très fûtés ces mortels...

- Si vous allumez ces lumières, il y a de nombreuses chances que votre visage apparaisse sur les caméras de surveillance et ce pour la dernière fois... car je m'arrangerais pour que vous voyiez pas la suite. Je suis certain que ce n'est pas ce que vous recherchez...

Il fit un petit sourire narquois et lui tourna le dos. Il s'avança dans la salle obscure ou les lourds rideaux obstruaient les fenêtres. Il avança jusqu'à un table rectangulaire et prit le buste qu'il y avait dessus. Sans crier gare, il le le jeta au sol ce qui eut pour effet de le briser. A l'intérieur, une caméra s'éteignit. Darren avait lu tout ça dans les pensées de la femme, mais aux yeux de Sally, il paraissait plutôt être quelqu'un de spécialiste en la matière. Après avoir arraché les fils des autres appareils de surveillance, il ouvrit les rideaux d'une fenêtre. Au même instant un éclair illumina la pièce et l'ombre de Darren se projeta sur le sol. Pendant un instant très court, on aurait dit qu'il avait des cornes sur la tête... Il regarda les étagères et commença à arpenter les rangées, laissant Sally à ses propres frayeurs... qui ne faisait que commencer...

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Sally ne savait pas comment gérer la panique et le stress et tout cela lui montait à la tête. Elle s’imaginait tout ce qui pourrait lui arriver avec ce fou. Elle scrutait tout autour d’elle un moyen de sortir car décidément il ne lui donnera pas le code. De plus il avait raison, avec les lumières allumées, elle pourrait se faire facilement reconnaitre devant les caméras. Quelle idée avait-elle eu de venir ici…De toute façon que pouvait-elle faire contre lui? Absolument rien.

Il lui demanda agressivement qu’elle se taise et qu’elle se fasse invisible. En autant qu’il ne lui faisait pas de mal elle voulait bien lui obéir…Elle s’assit collée au mur et attendit qu’il se passe quelque chose, qu’il lui demande de l’aider à voler le livre ou peu importe. Mais en fait il semblait avoir tant d’expérience qu’il ne demanderait surement pas de l’aide à une pauvre fille comme elle. Elle entendit un truc se projeté par terre, ça devait être les caméras de surveillance car tout juste après elle vit un brin de lumière. C’était la lumière de l’extérieur.

En fixant un peu plus l’homme qu’elle voyait, elle sembla apercevoir deux cornes sur le haut de sa tête…Sally se dit que c’était la panique qui la faisait halluciner mais les cornes ne disparaissaient pas…Qui était cet homme? La jeune femme était-elle dans un réel danger? Personne ne pouvait l’aider et même si elle criait personne ne l’entendrait. Sa seule issue était la fenêtre mais elle se trouvait à au moins 15 mètres du sol. Jamais elle ne pourrait s’enfuir autrement que par la porte.

«Laissez-moi sortir d’ici, je ne suis d’aucune utilité et ça ne sert à rien de me garder ici.» dit-elle fermement. C’était stupide et elle regrettait déjà ses paroles. Tant pis, elle l’avait dit alors autant faire avec. L’homme ne sembla pas répliquer, peut-être qu’il se fichait bien de ce qu’elle pouvait dire ou faire.

Darren avait entendu les invectives de la jeune humaine et il ne put s'empêcher de lui lancer un sourire amusé. Mélé à la lumière des éclairs, son regard paraissait encore plus froid que d'habitude. Certes, la jeune femme était dans ses droits d'être relaché mais il n'allait pas la laisser s'en sortir ainsi. La curiosité était un très vilain défaut et quoiqu'il en soit, Darren restait seul maître ici, il comptait bien le lui montrer.

Il ne répondit rien, juste un léger rictus de mépris. S'enfuir par la fenêtre ? Pourquoi pas... elle pouvait s'accrocher aux rideaux et les grimper, en toute discrétion... Oui enfin, qu'est la discrétion pour un bras gauche capable de lire dans les esprits des gens à livre ouvert ? Il n'aurait qu'à lui déclencher une horrible migraine pour qu'lele touche le sol de façon moins douce... Et à l'extérieur, il y avait 15 autres mètres à redescendre, sans aucune prise possible sur la façade faite en marbre blanc, glissant sous la pluie...

Darren avait bel et bien le contrôle de la situation et il n'était pas question que cette jeune femme l'ignore. Il parcourut les différentes rangées et maugréa. Le livre n'était pas là... Surement déplacé à l'insu de la bibliothécaire... Il chercha dans ce qu'il avait pu voir tout à l'heure, au fond de sa mémoire... Il y avait une cave, une pièce où étaient rangés les archives de plus de 150 ans... C'était là qu'il lui fallait chercher. en fait, la bibliothécaire avait ouvert à Darren, les mines d'un trésor innommable... Il se dirigea vers un coin sombre de la pièce et y trouva comme dans les souvenirs de la femme, la porte. Il tapota dessus et avec son esprit, fit en sorte que la serrure se dévérouille.

La porte s'ouvrit sur de grands escaliers dont le bout n'était pas visible. La cave devait bien se situer à 10 mètres de profondeur et les escaliers, ancien vestiges du passé étaient vraiment raides. Darren passa sa langue sur sa canine et claqua des doigts. Le bruit fut sec et il résonna dans toute la pièce, tout comme la voix froide qui s'en suivit :

- Vous ! Ne croyez pas que je vous oublie... Levez votre postérieur et amenez-le ici... Vous allez passer devant...

Il tourna sa tête et la fixa avec un regard démoniaque :

- Et je vous rappelle... qu'il n'est pas dans votre intérêt de contester... au cas où votre cerveau de moineau l'aurait oublié... ALLEZ !

A la fin de sa phrase, Darren avait crié de sa même voix ferme et dénuée de tout sentiment bienveillant. Au même instant, un éclair illumina à nouveau la pièce et Sally put, pour la deuxième fois, voir très clairement ce visage bafoué de nombreuses cicatrices, animé par un regard glacial.

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Sally était bel et bien prise ici et le seul moyen pour sortir serait de ne pas désobéir à celui qui dirigeait cette affaire mais son instinct réagissait toujours différemment ce qui lui apportait des ennuis. Elle avait entendu que les pas de l’homme s’étaient dirigés vers le fond et elle avait alors essayé de sortir mais rien ne fonctionnait. De toute façon peu de temps après il revint en charge en lui ordonnant de passer première dans ce qui était un escalier un peu sombre. Jamais! Sally était bien trop effrayée. Il lui répéta clairement que ce n’était pas à son avantage de contester mais elle ne put s’empêcher. La jeune femme prit la poignée à deux mains et tenta désespérément de l’ouvrir mais elle ne fit rien d’autre que l’arracher. C’était fichu…Elle laissa tomba la poigné par terre et sentit son bras se serré si fortement. L’homme devait s’être impatienté et était venue la chercher. Il la poussa vers les escaliers et Sally se rattrapa à la rampe.

Elle regarda un peu en bas et cela lui donna le vertige alors elle posa son regard devant elle et posa son pied sur la première marche. Elle sentait l’homme derrière qui était pressé mais elle n’arrivait pas vraiment à aller plus vite. Les marches étaient petites et pas très larges. En descendant elle manquait à chaque fois de se planter mais il en avait rien à faire alors elle devait continuer. Elle pensait à sa famille et à ses amies, peut-être qu’elle ne les reverrait plus, qui sait? Mais elle ne devait pas penser à ça maintenant car elle ne ferait que paniquer encore plus. Elle était presque rendue en bas quand il la poussa un peu pour passer devant elle voyant bien qu’il n’y avait aucun danger. Sally s’assit dans les escaliers en attendant qu’il lui demande de faire autre chose.

Il commença à scruter encore à la recherche du livre. Elle se demandait quel genre de livre il cherchait pour faire autant de démarches. Et quelle aurait l’utilité de ce livre…Car vu les airs démoniaques de cet homme, elle ne pensait pas que ce serait pour la bonne cause.

«Alors vous trouvez?» demanda-t-elle doucement, pas trop sure d’elle-même.

La jeune fille commençait à exaspérer Darren qui avait peu de patience... Sa voix, glaciale, résonna alors dans la grande salle comme le tonnerre :

- SILENCE !!!

Le calme qui s'en suivit ensuite était si brutal, si pesant que même les rats, qui s'étaient terrés dans les recoins, sortirent de la pièce. Darren regardait avec une attention particulière les tranches des livres. Il cherchait avidement l'ouvrage. Mais il ne comptait pas laisser Sally reprendre la parole...

- Encore un seul mot prononcé et je m'arrange pour que vous soyez introuvable... Vous ne répondrez que lorsque je vous pose des questions... Emettez un seul son, une seul couinement, un petit borborygme et soyez assurée que c'est la dernière chose que vous ferez de votre piètre existence... Je n'arrive pas à m'imaginer quelqu'un de plus stupide... pourtant, j'en ai vu des débiles !

Il avait lâché ça avec une certaine avidité comme s'il attendait qu'elle lui désobéisse. Il le voulait, rien que pour lui faire du mal. Après maints allers-retours il finit par dire :

- Voilà...

Une sombre lueur passa sur son visage et il sortit un vieux livre, jauni par l'âge. La couverture était craquelée et il n'y avait pour toute illustration qu'une lettre dorée, seule survivante du passage du temps : "Y". Il l'ouvrit et le referma presque de suite. Les pages étaient vieilles mais Darren n'avait pas fait cela par crainte, juste parce qu'il vit à côté du livre qu'il venait de prendre, un autre dont il n'avait jamais soupçonné l'existence.

Il le prit également et revint vers Sally... Il la regarda avec un léger sourire au coin des lèvres et plongea la main dans la poche intérieure de son manteau...

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Encore une fois la colère de l’homme prit le dessus lorsqu’elle lui demanda s’il avait trouvé. Elle pencha sa tête et se jura de ne plus rien dire jusqu’à ce qu’il la laisse sortir d’ici car cela ne lui attirait que des ennuis. Il reprit la parole en lui ordonnant de plus rien dire car ce qui suivrait serait horrible et elle le crut sur parole…Son apparence laissait croire qu’il était quelqu’un de bien terrifiant et elle ne voulait même pas essayer de parler pour savoir à quoi elle aurait droit. Sa curiosité savait parfois se calmer…

Il trouva finalement le livre tant recherché et le regarda comme s’il venait de trouver une mine d’or. Sally avait fixé son regard sur le livre…Une grande lettre était dessinée sur le dessus mais il n’y avait rien d’autre. Il prit un autre livre et revint vers elle, posant tout de suite son regard par terre. Il ne parlait plus et ne bougeait plus. Il ne faisait que se tenir devant elle en glissant sa main à l’intérieur de son manteau avec un étrange sourire surement rempli de malice. Sally se racla la gorge et se recula sur la marche, apeurée. Elle appuya ses mains sur le mur derrière pour s’aider à se relever car la terreur s’était emparée d’elle et ses jambes tremblaient de plus en plus. Il avait une présence incroyablement forte sur tout ce qui l’entourait. Comme si juste avec son corps il pouvait tout contrôler autour de lui.

Sally s’était finalement relevée et avait descendu la marche pour se retrouver au même niveau que lui. Elle avait scruté aux alentours une sortie pendant qu’il continuait toujours de chercher quelque chose à l’intérieur de son manteau. Elle vit un long corridor qui menait peut-être à une sortie extérieure. Tant pis c’était sa seule chance, si elle en avait une contre lui…

Elle prit une grande respiration et s’élança avec une grande vitesse dans le corridor. Elle fit tomber tout ce qu’elle trouva sur son chemin pour bloquer le passage à celui qui la pourchassait. Étrangement elle n’entendait aucun pas derrière elle, peut-être ne l’avait-il pas suivi…Elle arriva finalement au bout du corridor où elle trouva seulement une fenêtre à 1 mètre plus haut qu’elle. C’était fichu maintenant…Sally finit par se retourner et tomba face à face avec l’homme qui tenait un couteau à quelques centimètres de sa gorge. Comment avait-il pu la suivre aussi rapidement et ce, sans faire de bruit?

Darren laissa Sally fuir à la vitesse du désespoir. Elle n'irait pas bien loin et ça il y veillerait. Il mit les deux livres dans la poche intérieure de son manteau, là où il avait plongé la main tout à l'heure pour en sortir un papier griffonné. Bien sûr qu'il avait fait exprès de lui faire peur... pourquoi ? Par plaisir... les humains étaient si prévisibles, si habitué à des comportements que Darren déclencha l'effet escompté.

En courant Sally avait fait tombé des objets rares, mis sous surveillance par des capteurs et son acte mis l'alarme en route, ce qui énerva Darren au plus haut point. Il usa alors de son pouvoir de télékinésie pour se déplacer jusqu'à elle. Il n'était pas bien lourd mais le geste lui couta pas mal d'énergie. Il sortit son couteau et le mit sur la gorge frêle de Sally. Il la regarda avec des yeux si froids qu'il sentit la jeune femme se baisser face à lui. Il lui asséna alors une gifle monumentale qui résonna dans tout la pièce :

- Espèce d'idiote ! Les alarmes se sont déclenchées... ce qui signifie que vous ne pourrez plus sortir d'ici... Les portes sont vérouillées. Je vous avais pourtant bien dit de ne pas bouger... de ne rien toucher...

Il lui mit une gifle sur l'autre joue et lui adressa un sourire malveillant. Elle n'aurait pas été nécessaire, mais il l'avait donné pour le proverbe du Christ, auquel il allait bientôt faire un pied de nez. Il la regarda encore et lui en mit une troisième en lâchant :

- Jamais deux sans trois.

Puis il la prit par les cheveux et la ramena vers son point de départ, le couteau placé sous sa gorge. S'il y avait une chose que le Démon détestait par dessus tout c'était la stupidité. Cette femme pensait-elle vraiment pouvoir lui échapper ? Elle devait être bien niaise alors.

- Bien... grâce à vous, nous sommes bloqués ici. Je ne vous cache pas que l'envie de vous égorger grandit en moi à vitesse grand V... alors, ma question sera simple... Donnez moi une seule bonne raison de vous laisser la vie sauve... Dépêchez-vous, ma main meurt d'envie de planter la lame dans vos viscères...

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Sally s’était retrouvée le couteau sous la gorge en moins de quelques secondes avec nulle part où aller. Déjà que ce couteau lui faisait peur et légèrement mal, l’homme ne se priva pas de lui mettre pas une ni deux mais trois gifles au visage. La jeune femme gardait quand même ses émotions à l’intérieur car cela ne ferait qu’empirer la situation. Il la prit alors par les cheveux avec aucune délicatesse tout en appuyant légèrement sur le couteau. Il la ramena ainsi jusqu’à l’endroit où elle s’était enfuie en lui expliquant qu’elle avait déclenché les systèmes d’alarme et ainsi verrouiller toutes les portes de sortie…La phrase qui suivit lui glaça le sang. Il n’y avait aucune raison pour qu’il la garde en vie. Et elle aurait beau mentir, elle n’avait pas le temps d’inventer un grand mensonge, il s’en rendrait bien compte de toute façon…Et ça ne serait que plus horrible. Pense vite pense vite Sally…Mais oui! Un léger sourire s’esquissa au bord de ses lèvres, peut-être un espoir.

«J’en ai une je crois…» dit-elle doucement en levant ses yeux vers lui. Il avait toujours cet air terrifiant. Il hocha la tête comme pour lui dire de parler. La jeune femme se racla la gorge et reposa son regard par terre.
«Puisque je suis une habituée ici…j’ai certains privilèges. Et dans la poche arrière de mon pantalon j’ai des clés qui pourraient peut-être servir à ouvrir les portes…» dit-elle en allongeant son bras vers sa poche. Elle n’arrivait pas à s’y rendre vu la position dans laquelle il la tenait. Elle sentit enfin que le couteau se relâcha de sa gorge…Peut-être que les clés lui sauverait la vie?

Décidément, cette fille était ou attardée ou folle. Darren n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi stupide... A part Dieu peut-être ? Enfin bref, le débat n'était pas là mais plutôt axé sur la manière dont il allait user pour sortir. Les vigiles et policiers n'allaient plus tarder et cette pathétique vermine lui suggérait de sortir par la grande porte. Lassé des ce jérémiades, il lui écrasa violemment le pied avec un sourire malveillant et parla d'une voix froide :

- La ferme ! Nous ne sortirons pas par la porte... Me prendriez-vous pour un imbécile ? Vous pensiez peut-être que le comité d'accueil pourrait vous sortir de là ou peut-être vous imaginez-vous que nous pourrions ouvrir la porte après ce que vous avez fait à la poignée... Que c'est intelligent, j'en attendait pas moi d'une sotte pareille. Allez, cessez de vous masser le pied et suivez-moi, à moins que vous ne préfériez prendre cette lame dans vos reins...

Darren lui mit la pointe du couteau dans le dos et fit en sorte qu'elle avance. Il repéra alors une grille d'égout et sourit avec un rictus malveillant et mystérieux :

- Bien voici votre nouevelle prison... Vous allez entrer là-dedans et y rester jusqu'à ce que je revienne ou que la police vous trouve... Et inutile de me supplier. Je vous entend encore une fois dire une bêtise, je vous garantis que ce sera la dernière et que votre mort se fera avec souffrance et sanglots... EXECUTION !

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Finalement les clés ne seraient pas le héro du jour…Il semblait en avoir rien à faire et effectivement il avait raison. Ce serait bête de sortir par l’entrée principale surtout qu’il n’y avait plus de poignée. Mais pour Sally c’était différent car elle n’avait rien à se reprocher et ce n’était pas l’arrivée des policiers qui lui faisaient peur en fait. Elle avait brisé quelques objets de valeur oui mais c’était par légitime défense…Un coup de pied vint la sortir de sa pensée. Il la laissa tomber par terre et Sally tenta de se relever avec peine mais il la souleva durement en lui enfonçant la pointe du couteau dans le bas du dos pour la forcer à marcher. Le ton de sa voix était toujours aussi dur et désagréable mais Sally était habituée maintenant…

Toujours la lame dans le dos, elle marcha droit devant elle d’un pas rapide de peur qu’il ne se fâche. Elle arriva devant une bouche d’égout et il la fit stopper. Il lui ordonna maintenant de rentrer là et d’attendre…qu’il revienne? Pourquoi reviendrait-il la chercher…C’était clair qu’il voulait seulement se débarrasser d’elle et cela la rendit plutôt heureuse. Elle prit un moment à hésiter mais elle sentait derrière elle que l’homme était pressé. Inutile de le supplier ou de dire une bêtise…C’est qu’elle n’arriverait jamais à entrer là-dedans…

«Pourquoi ne me laissez-vous pas retourner attendre en haut? Cela change quoi pour vous puisque vous allez partir en me laissant seule ici?» demanda-t-elle d’un ton un peu plus ferme en se retournant vers lui. De toute façon l’homme n’était pas très grand, pas vraiment plus qu’elle mais il avait ce visage…On aurait dit un masque. Et ses yeux avec cette couleur qui faisait pensé au diable…Si seulement elle arrivait à savoir qui il était et ce qu’il voulait ici…Car la martyriser ne l’aidait pas à trouver son livre ou s’enfuir. C’était clair qu’il était violent et surement agressif naturellement. Sally détourna légèrement son regard voyant qu’elle l’analysait un peu trop fortement. Elle attendait toujours la réponse à la bêtise qu’elle venait surement de dire…Décidément elle ne comprenait pas vite mais c’était plus fort qu’elle…

- Pour la même raison que votre geste de tout à l'heure a déclenché l'alarme. Parce que votre cerveau est si microscopique qu'il met trois heures à comprendre ce que je dis... Je vous avais sommé de ne pas bouger, vous avez cassé la poignée. Je vous ai ordonné de rester à un endroit vous avez tout saccagé et je vous ai explicitement demandé de la fermer, voilà que vous la ramenez encore avec vos supplications de fillette gatée... Il vous faut quoi pour vous taire ? Que vous coupe la langue peut-être ? Ou que que je vous tue ?

Darren commençait vraiment à perdre le peu de patience qu'il lui restait... s'il en avait... Il sentait bien que sa voix se faisait de plus en plus mauvaise et forte. Ses yeux étaient passés du froid polaire à une froideur mortelle. Il lui suffisait de faire un seul geste de la main et cette petit idiote mourrait sur place. Vraiment, les gens sont pathétiques, à vouloir jouer les héros ils se risquent sur des terres dont ils ignorent même l'existence.

- Vous allez entrer là dedans, et vous n'en sortirez que lorsque je vous ouvrirai. Je ne répèterai pas cet ordre... Les fouines je les enferme ou je les tue. Je sais comment sortir d'ici, mais avant je dois accomplir quelque chose que votre crâne de piaf ne peut pas voir ni même comprendre... Cette voie est sans issue de toute façon. Dans tous les cas, votre curiosité est responsable de ce qui vous arrive... alors exécutez-vous ou je le fais... et croyez-moi... je sais faire souffrir...

Il pénétra dans son esprit avec une force telle qu'elle chancela. Bien entendu elle ne savait pas que c'était lui qui entaillait ses souvenirs, si brusquement que ces derniers auraient pu en hurler. Elle allait avoir mal à la tête, tellement qu'elle serait forcée de se taire et d'obéir, du moins pour espérer sortir vivante d'ici... ce qui n'était pas une certitude, loin de là...

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Effectivement, les paroles qu’elles venaient de projeter étaient une grosse bêtise, probablement pire que les autres et cela n’avait avancé à rien…Elle était encore obligée de s’enfermer dans cette grille car sinon l’homme qui se tenait devant elle serait encore plus violent et elle le croyait sur parole, elle n’avait même pas envie de voir une démonstration…Elle se recula légèrement pour se tenir au mur derrière elle mais l’homme s’avança et la plaqua un peu sur le mur pour lui faire bien comprendre. En moins de deux, elle défit la grille et elle entra dans le trou et l’homme vint la refermer tout de suite. Elle s’assit dans le mini trou où elle devait évidemment se courber…Elle aurait surement un bon mal de dos, si jamais elle finit par sortir.

Dès que l’autre fut parti à la conquête de quelque chose de bien important, Sally se dirigea un peu plus loin dans le tunnel pour voir ce qui se cachait. Pour l’instant il n’y avait que de l’eau et une odeur très forte et nauséabonde. Continuant petit à petit le nez bouché, elle arriva devant deux tunnels. Si elle avait été moins curieuse, moins peureuse et surtout un peu plus intelligente, elle serait retournée au coin de départ pour attendre sagement. Mais évidemment elle n’avait rien de cela… Elle s’engagea dans le chemin de droite et quelques minutes plus tard, elle se retrouva dans un cul de sac. Revenant sur ses pas, elle sentait comme une drôle de présence autour d’elle, surtout comme s’il faisait de plus en plus froid. Mais il n’y avait absolument rien et Sally ne fit que marcher plus vite mais à présent le chemin semblait sans fin…Pourtant elle venait tout juste de passer! Elle s’arrêta à un endroit pour reprendre son calme car elle devait surement halluciner et prendre peur et pour se retrouver, ce n’était pas l’idéal.

Quelques instants plus tard, elle finit par se retrouver et trouver là où elle devait être. Elle retourna près de la grille et tenta d’observer à l’extérieur. Il n’y avait aucun bruit. Il n’était toujours pas revenu et elle ne pensait pas vraiment qu’il reviendrait…Pourtant les policiers n’Étaient toujours pas là. Cela était bien étrange puisqu’elle avait déclenché l’alarme il y a au moins 10 minutes et une porte sans poignée pouvait facilement être défoncée…Mais ils n’y étaient toujours pas. Elle finit par entendre quelques pas, lents mais très forts. Une certaine peur se fit sentir en elle…Elle était un peu sans défense, prise dans ce tunnel.

«Est-ce vous?...» demanda-t-elle bêtement.

Pendant que Sally faisait la petite fouine dans les égouts, Darren retourna dans la salle à l'étage. Il savait ce qu'il lui restait à faire : empêcher la venue des policiers. Et pour cela, il lui fallait un leurre. Il se mit derrière le terminal d'où il était désormais impossible de réouvrir les portes. Ses yeux se fermèrent et il se concentra. Il attira de nombreux livres vers lui, les étagères volèrent sur le côté et les ouvrages se déposèrent devant lui, au milieu de la salle. Il fallut à peine trente secondes pour que toute la pièce soit méconnaissable.

Lorsqu'il ouvrit le yeux, le spectacle lui fut si réjouissant qu'il lâcha un rire mauvais. Il s'éloigna du terminal et concentra sa force mentale dessus. Sous l'effet de cet excédent d'énergie, il explosa, mettant le feu au tas de bouquins. Très vite, les flammes grandirent et Darren regarda son oeuvre avec statisfaction. Restait à accomplir la dernière partie de son plan. Il se concentra intensément et pénétra dans l'esprit de la bibliothécaire qui cherchait à comprendre pourquoi les policiers arrivaient ici. Il n'eut aucun mal à en prendre le contrôle et à l'amener à la porte. Elle ouvrit la poignée et aussitôt, suite à l'appel d'air, fut engloutie par les flammes dans un hurlement strident.

- Au feu ! C'est un incendie, appelez les pompiers !

Voilà, Darren avait ce qu'il voulait, une bombe fumigène pour s'éclipser. Il repartit donc dans le sous-sol en verrouillant la porte derrière lui. Il ne lui manquait plus qu'à tirer une révérence... Il prit une table de bois et entreprit de venir vers la trappe. Ses pas s'étaient alourdis sous le poids du meuble et lorsque Sally lui parla, Darren répondit d'une voix mystérieuse :

- Non... c'est le Diable...

Il aimait jouer avec les nerfs de ses victimes, surtout quand ces dernières n'étaient pas choisies mais avaient simplement croisé son chemin par un infime hasard. Il prit la table et l'envoya vers la fenêtre qui vola en éclat. Les morceaux de verre tombèrent au sol et il ouvrit la grille avant de rejoindre Sally. Le passage était étroit, mais Darren n'hésita pas un instant à bousculer la jeune humaine qui était malgré elle, embarquée dans ses affaires...

Invité

[HJ : Désolé du retard..]

Sally n’y comprenait plus rien, surtout qu’elle ne savait plus si c’était des hallucinations ou si tout cela était bien la réalité…Avec cet homme étrange qui ne voulait rien dire sur lui et sur ses manigances…Elle était restée assise à l’intérieur des égouts près de la grille mais entendait tout le vacarme qu’il causait. Elle avait sentie une légère odeur de fumée qui la laissait s’imaginer qu’un feu était peut-être en train de se propager. Elle avait eu beau forcer la grille, elle n’arrivait plus à sortir…Dès qu’elle l’avait appelé, il lui avait simplement répondu que c’était le diable…Cette réponse l’avait un peu effrayée même si elle savait que les anges et démons n’existaient pas…

Il avait lancé une table dans une fenêtre qui avait éclaté en mille morceaux. En s’approchant d’elle, elle vit encore son regard foudroyant dans ses yeux…Sa colère l’aida surement à ouvrir la grille car en moins de deux secondes il se trouvait ave elle en train de la bousculer pour passer devant elle. Légèrement insultée, elle garda quand même ses remarques pour elle, car il n’était vraiment pas le temps de se plaindre pour quoi que ce soit. Elle sentait de plus en plus la fumée s’approcher d’eux…Elle suivit l’homme qui s’enfonçait doucement.

«Où allez-vous? Et que dois-je faire maintenant?» demanda-t-elle. Comme s’il allait lui répondre…Encore une fois elle se sentait idiote. Il n’était plus du tout relié à elle maintenant qu’il avait fait ce qu’il désirait. Mais elle n’avait pas de chance de survie sans lui car elle n’était pas du tout préparée à vivre toute cette histoire. Mais aider Sally était probablement le dernier de ses soucis…Sans attendre une seule réponse elle ne fit que le suivre se disant qu’elle ne pourrait pas vraiment empirer sa situation, qui était déjà très misérable…

Se tournant pour planter son regarde bleu dans ses yeux, Darren reprit de la même voix cruelle et froide que tout à l'heure :

- Vous taire, cesser de geindre comme un vulgaire oisillon et vous bouger le train. Je n'ai pas toute la journée devant moi. Et je ne suis pas disposé à vous répondre. C'est clair ?

Dans les égouts, le son de sa voix avait été amplifié légèrement et avant même que la jeune humaine puisse donner une réponse, il reprit :

- Parfait, maintenant, en avant... A moins que vous ne préfériez moisir ici... remarque ça ne doit pas vous changer de votre maison... même odeur et même structure...

Il lui lança un dernier regard méprisant et reprit son chemin. Au fur et à mesure qu'il avançait, un étrange sourire s'esquissait sur ses lèvres, comme un dessin sur une feuille de papier vierge. Il savait pour être présent dans les pensées de Sally qu'elle avait désobéi à ses ordres. Au lieu de rester à sa place elle avait pris la liberté de fureter dans les tunnels puants. Darren se demandait si le cadavre de cette jeune humaine se sentirait... c'est vrai les morts, ça attire les rats et une fois qu'ils auraient récuré jusqu'à la moindre vertèbre, il n'y aurait plus de Sally Reeves...

Alors qu'il imaginait une série de petits moyens rapides et amusant pour se débarasser de son fardeau, il eut un idée qui ne lui ressemblait pas... Cette fille ne connaissait rien de lui, des livres qu'il avait pris. Alors, autant profiter de cette occasion en lui avouant une fausse vérité... Elle devait lui servir par la suite, mais il la lui fallait vivante. Il sortit son silencieux et se tourna pour être face à elle. Il chargea son arme et la visa, avec ce même regard glacial :

- Bien parlons ensemble de votre avenir. Tout d'abord qui ètes-vous ? Pourquoi m'avez-vous suivi ? Et j'aimerais savoir la vérité alors inutile de me mentir... C'est une agence concurrente ? Je dois vous prévenir, vous en savez beaucoup trop pour que je vous laisse sortir indemne...

Invité

La réponse qu’elle reçu ne l’étonna pas vraiment…C’est ce à quoi elle avait droit de puis au moins 2 bonnes heures…Et en plus dans les égouts où il faisait noir…Elle était mieux de ne rien ajouter, de toute façon il reprit tout de suite d’un ton encore plus fort et clair en l’insultant encore une fois mais maintenant Sally n’y faisait plus attention. Ils recommencèrent leur marche, accroupis au sol pendant quelques minutes. Pour avoir désobéi à ses ordres et s’être permise de fouiller un peu les parages, elle savait légèrement où ils allaient mais elle savait qu’il n’y avait pas vraiment de sortie…Mais il semble tellement s’y connaitre qu’elle n’osa même pas le lui faire remarquer. De toute façon avant même qu’elle puisse faire un pas de plus il se retourna brusquement en lui imposant un fusil chargé, prêt à servir…Des milliers de questions suivirent auxquelles la jeune femme n’y comprenait absolument rien mais elle se devait d’y répondre avant de finir une balle dans le front…

«Je…Je ne suis pas sure de comprendre…» dit-elle en reculant doucement mais l’homme ne se fit que plus insistant.

«D’accord d’accord…Du calme…Je suis Sally Reeves et je viens souvent à la bibliothèque alors quand je vous ai vu entré dans cette pièce qui est réservée à certains, j’étais simplement curieuse et je vous ai suivi…Avoir su je serais restée à ma p;ace vous savez…Mais je ne vois pas de quoi vous parler…une agence?» demanda-t-elle légèrement insécure des mots qui avaient suivis. Elle ne pourrait pas s’en sortir ainsi car elle en savait trop…Elle savait trop de quoi? Et lui, qui était-il? Car même en répondant à toutes les réponses de ses questions, elle savait qu’il ne lui en dirait pas plus sur lui et sur ce qu’il faisait ici…De toute façon l’arme se faisait de plus en plus insistante et elle voyait le doigt de l’homme appuyé doucement sur la gachette, probablement pour lui faire peur.

«On pourrait en discuter sans cette arme entre mes deux yeux…non?» demanda-t-elle encore bêtement…

- On pourrait... mais, c'est tout de même louche que vous choisissiez l'instant précis durant lequel je suis dans ces lieux pour satisfaire votre curiosité. Ou vous me mentez effrontément, où alors vous dites vrai, mais je ne peux pas le savoir. Par agence, j'entends la concurrence. Ah oui... mais j'oubliais vous ètes assez nunuche dans votre genre. Vous comprenez surement mal la situation... Allons faisons le tri de ce que votre cerveau de moineau devra retenir. Mes affaires ne vous concernent pas mais je ne suis surement pas le seul à vouloir investir ces lieux pour avoir ces livres. D'autres personnes souhaitent mettre le grappin dessus pour des raisons qui vous dépassent. L'ennui, c'est que... qui me dit que si ces personnes vous trouvent, vous n'allez pas leur raconter ce que vous avez vù... Oh oui, ne me mentez pas, je sais très bien que vous irez témoigner à la police pour cet incendie criminel. Les gens comme vous en savent pas tenir leur langue sauf si on la leur coupe...

Il lui lança un regard menaçant et rangea son arme. L'effet désiré avait eu lieu. Bien sûr tout cela n'était qu'un énorme mensonge mais personne ne pouvait s'en douter, encore moins un humain... Il réfléchit un petit instant, enfin il fit semblant, parce qu'il savait déjà quoi faire.

- Je n'ai pas de garantie que vous garderez le silence... Et, en règle générale mon service refuse que l'on tue... Enfin tout ça c'est la partie officielle. Officieusement c'est une autre paire de manches. Ma mission est de la plus haute importante et c'est sans nul doute, vous le petit imprévu... je dois donc vous faire taire. Je dois réfléchir avec hâte et j'ai maquillé votre bourde par un crime crapuleux. Le seul élément qui peut me faire dénoncer, c'est vous et je ne prendrais pas le risque, en tout cas, pas sans avoir eu une contrepartie...